Rencontres régionales, 15, 16 et 17 octobre 2024
1. Choisir le monde, et ne pas céder aux tendances d'une « Église auto-référentielle »' (expression du Pape François)
« Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son propre Fils. » (JN 3, 16) L'extrait de l'évangile proclamé et prié entre nous aujourd'hui débute ainsi. Oui, Dieu a tant aimé le monde.
L'Église est dans ce monde, notre monde, et elle est une part de ce monde. Dieu n'a pas aimé seulement l'Église, le peuple des baptisés que nous sommes, mais aussi et avant tout le monde entier, avec tout ce qu'il renferme, même ce qui n'est pas compté dans l'Église. Cette petite phrase renferme l'essence d'une ecclésiologie fondamentale, une manière de penser l'Église. Prenons le temps d'y réfléchir un peu plus.
«Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son propre Fils.» Ce Fils, Jésus Christ, dont la tête est ressuscitée: le Christ qui est assis à la droite du Père, professons-nous dans le Credo. Et pour reprendre les propos de saint Paul, cette tête ressuscitée qui est à la droite du Père, a un corps dont nous sommes les membres : « ainsi, à plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, étant tous membres les uns des autres, chacun pour sa part » (Rm 12,5). Nous sommes ensemble les membres de ce corps dont la tête est au ciel, le Christ ressuscité.
Reprenons donc cette phrase de l'extrait de l'évangile : Dieu a tant aimé le monde - incluant l'Église - qu'il lui a donné son propre Fils - ce Messie ressuscité qui siège à sa droite, mais dont nous sommes les membres de son corps. Je dis autrement : Dieu a tant aimé le monde, qu'il lui a donné l'Église, le corps de son Fils, le Christ.
Quel appel au décentrement. Trop souvent comme Église, et particulièrement nous qui sommes investis dans nos communautés chrétiennes de fidèles parmi les plus fidèles, trop souvent notre action pastorale vise d'abord la survie de nos communautés. Sans oser l'avouer, nous souhaitons le retour des baptisés en foule dans nos célébrations, au risque...
