Minute pastorale no. 237 – juillet 2025
La précédente Minute pastorale nous a fait réaliser que Jésus avait le cœur sur la main. La présente nous fait découvrir comment ses yeux expriment ce qui repose dans son cœur.
+ Jésus a un regard qui appelle: Comme il marchait sur la rive de la mer de Galilée, il vit Pierre et André et plus loin il vit les deux frères Jacques et Jean; il les appelle à le suivre. En passant, Jésus vit Matthieu assis à son bureau et lui dit : «Suis-moi.» Jésus fixa son regard sur Simon et l’appelle Pierre. De même, Jésus à Nathanaël : Je t’ai vu le figuier.Lors de notre baptême, Jésus nous a vus et nous a appelés à le suivre comme ses disciples.
+ Jésus voit la détresse des personnes qu’il croise sur sa route: Il voit cette veuve de Naïn qui pleure la mort de son unique fils. Il voit cet aveugle de naissance. Il voit cette femme possédée depuis 18 ans. Il voit ce paralytique près de la piscine depuis 38 ans. Il voit la belle-mère de Pierre alitée et fiévreuse. Jésus est ce bon Samaritain qui voit ce blessé le long de la route.Et Jésus voit bien au-delà de la souffrance de tous ces gens : il voit leur foi et leurs besoins les plus intimes : Il voit la foi du paralysé et de ses gens qui le font descendre aux pieds de Jésus. Il voit la foi de cette femme qui a touché son vêtement. Voit le cœur généreux de cette veuve qui verse dans le tronc tout ce qui lui reste. Il voit le cœur de Zachée ouvert à la conversion.
+ Jésus voit la foule qui le suit: À la vue des foules, Jésus monta dans la montagne (sermon sur la montagne). Voyant de grandes foules autour de lui.. En débarquant il vit une grande foule harassée, sans berger et ayant faim. Or, ayant levé les yeux, Jésus vit une grande foule qui venait à lui.
+ +Jésus voit les enfants rabroués autour de lui.
Jésus en tant qu’incarné, en tant que Dieu fait homme est entré en relation avec nous en utilisant ses cinq sens; et il le fait encore aujourd’hui par les sacrements et la liturgie où les cinq sens entrent en jeu. Il nous demande donc de l’imiter en communiquant avec lui et avec les autres, toujours grâce à ses dons du toucher, du goût, de l’odorat, de l’ouïe et de la vue. Nous servir de nos sens c’est nous ouvrir à lui et à l’autre. Jésus est venu nous guérir de toute paralysie, aveuglement, surdité en nous invitant à manger et à la sesibilité envers les autres. Concrètement :
Ouvrir notre cœur à sa Parole, le prier avec tout notre corps, le voir qui agit dans notre monde et autour de nous. Donner à manger à celui qui a faim, à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux que l’on a dépouillés, accueillir l’étranger, l’immigrant, visiter celui qui est seul en CHLSD ou derrière les barreaux. Ne passons jamais tout droit comme le prêtre et le lévite de la parabole.
Exercer, mettre en pratique le don de nos cinq sens c’est résister à la plus complète indifférence, à notre égoïsme le plus ancré. C’est éviter nos regards froids et sans âme, c’est voir plus loin dans le cœur de Dieu et des autres. Mettre tous nos sens au service de Dieu et des autres, C’EST AIMER VRAIMENT.
Nos sens sont là pour nous ouvrir à la beauté de la création et à la bonté. Savoir admirer la Création blessée par notre avidité, porter attention à la bonté qui émerge au milieu des péchés du monde, c’est témoigner d’une espérance qui croit à l’avènement du Royaume de Dieu.
VOIR pour rendre grâce, VOIR pour demander pardon, VOIR pour entrer en prière.
Jean-Pierre Joly, prêtreJuin 2025