Je vous  l’écris, mes petits enfants : «Vos péchés

    vous sont pardonnés à cause de son nom à lui, Jésus.» 

    (1 Jn 2, 12)


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    Le prophète Isaïe nous a laissé quatre chants appelés Chants du Serviteur de Yahvé. De qui s’agit-il? Il s’agirait à l’époque d’un personnage historique du passé ou du présent; la tradition chrétienne, quant à elle, y voir une préfiguration de Jésus, et Jésus lui-même se l’attribue, lorsqu’il déclare : «Il faut que s’accomplisse en moi le texte d’Isaïe : On l’a compté parmi les criminels. Et, de fait, ce qui me concerne va être accompli (Lc 22, 37).»


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    Le 4ième chant du Serviteur de Yahvé, nous parle de Jésus comme suit :


    •    Comme une racine en terre aride, sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits (53, 2b).

    Ce verset nous parle d’un Jésus complètement défiguré, non reconnaissable, crucifié sur la croix.


    •    Objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu’un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n’en faisions aucun cas (53, 3).

    On s’est moqué de Jésus, on l’a ridiculisé, on l’a giflé, on lui a craché dessus, on l’a battu et flagellé. De plus tous l’ont laissé seul, abandonné.


    •    Or ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs  dont il était chargé; on le considérait comme puni et frappé par Dieu (53, 4).

    Il porte encore aujourd’hui les souffrances de notre monde : souffrances des Gazaouis, douleurs des Ukrainiens, affamés du Soudan… également nos souffrances et douleurs  personnelles; oui, il les prend sur lui.


    •    Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Yahvé a fait retomber sur lui nos fautes à tous… s’accaparant lui-même de nos fautes alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les criminels (53, 5-6. 8. 11b-12b).

    Parmi ses contemporains, qui s’est inquiété qu’il ait été retranché, frappé pour le crime de son peuple?

    Qui, parmi nous, aujourd’hui, s’en inquiète? Et qui, comme lui, s’inquiète douloureusement des péchés de notre monde?


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    Le même prophète Isaïe a écrit : "Que l’homme méchant revienne à Yahvé qui aura pitié de lui, à notre Dieu qui est riche en pardon."


    Ce même Isaïe met dans la bouche de Yahvé ce verset extraordinaire : "quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront." (1’8)


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    Ayons la sincérité et l’humilité de reconnaître nos péchés; reconnaître que nous sommes tous et toutes complices du mal fait à Dieu en étant complices du mal fait à nos frères et sœurs.


    Soyons immensément reconnaissants à Dieu en Jésus pour sa miséricorde et son pardon et demandons-lui la force et l’amour requis pour pardonner à notre tour, même à nos pires ennemis.


    Durant la Semaine Sainte, ne le laissons pas seul. Lors de son agonie au mont des Oliviers, Jésus avait demandé à trois reprises à Pierre, Jacques et Jean de rester éveillés et de prier avec lui : «Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi? »


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    Mes petits enfants, écrit l’apôtre Jean, je vous écris pour que vous ne péchiez pas. 

    Mais si quelqu’un vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père,

    Jésus Christ; car il est, lui, victime d’expiation pour nos péchés;

    Et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier (1 Jn 2, 1-2).


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    Mais vous savez que lui, Jésus, a paru pour enlever les péchés;

    Et il n’y a pas de péché en lui (3, 5).    


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    Ainsi donc, mes petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu’il paraîtra, 

    nous ayons pleine assurance et ne soyons pas remplis de honte,

    loin de lui, à son avènement (2, 28).



    Jean-Pierre Joly ptre  (avril 2025)